Je comprends tout à fait ton état d'esprit. Souvent la famille ne comprend pas, ou ne cherche pas à comprendre, et les gens en règle général ont une tendance systématique à comparer nos maux aux leurs (d'ailleurs se sont souvent des gens en bonne santé qui font ça étrangement). J'ai eu le même cas que toi, mais pas avec ma belle mère, mais avec mes propres parents qui eux, ont été épargné par le SED.
Après, j'avoue que je ne me fatigue plus à expliquer ce que j'ai, car et c'est psychologique, quand une personne te demande, c'est souvent pour rebondir sur elle-même. C'est malheureusement un instinct naturel, rares sont les personnes qui écoutent réellement. D'ailleurs souvent, ils se permettent de juger. On m'a carrément dit un jour : "Arrête de jouer au martyre" ou le célèbre "moi aussi j'ai mal au dos, j'en fais pas tout un plat".
J'applique depuis longtemps la méthode de Fred, à savoir que je réponds que "ça va" même si c'est souvent un mensonge éhonté.
J'ai souvent eu l'impression, et vous me direz si vous avez la même, que les gens attendent de nous qu'on se laisse totalement aller, qu'on se plaigne toutes les deux secondes et qu'on rampe au sol comme un agonisant. Du moment qu'on a un peu de dignité, qu'on aime se préparer, qu'on ne souhaite pas ramper parce qu'on possède un minimum de fierté, personne ne veut plus croire qu'on est, j'ose le mot, handicapé.
Je ne parle même pas des "pseudos amis" que j'ai perdu, parce que vous voyez, le SED doit être contagieux.
Ainsi, comme tu peux le voir, au travers des différentes réponses, nous en sommes tous rendus au même point je pense. Au fil du temps, je suis persuadé que l'on se crée une sorte de rempart naturel, et qu'on arrive à se recentrer sur ce qui est important. Moi, j'ai mon épouse qui comprend, qui vit avec moi avec cette maladie, et cela me suffit amplement. Après j'avoue, que de pouvoir partager, comme ici, les expériences que l'on a toutes et tous, est un bienfait d'une grande importance.
Ne sois donc pas déçu, cela ne t'apportera que plus de stress et je suis persuadé que tu n'en as pas besoin. Reprenons tous ensemble du Michel Audiard : "Je ne parle pas aux cons, ça les instruit"