Bonjour,
Après toutes ces réponses, je ne pouvais pas laisser vos mots sans écho… Même si je sais que ma réponse ne va pas être satisfaisante… et j’ai pris du temps pour formuler ce qui va suivre… je voulais tout de même le faire…
Fred :
« moi quand je suis au fond, je me dis que je suis dans une piscine et que je cool, alors je tape un grand coup pour remonter à la surface »
Donc en gros c’est ta volonté (instinct de survie) qui prend le dessus avant tout
Clarinette :
« je fais les magasins qd ça na va pas trop , je m'achète des trucs pas trop chers mais qui me redonnent la pêche! Et puis je dors, je dors beaucoup pour que mon corps récupère au plus vite »
Donc en gros tu prends soin de toi…
Alexiane :
« L'amour, les amis, les gens qui savent vous parler, une discussion, une cure d'un auteur qu'on aime, un film... »
Donc partir en quête d’émotions agréables…
Anna (Koszalin) :
« c'est l'instinct de survie qui sort de je ne sais où. Ma crise derniere à l'hopital était tellement violente que j'ai cru que c'était fini pour moi et là j'ai compris que je voulais vivre même si j'étais deglinguée physiquement. »
Là, tout est dit… C’est clair
Marilou :
« quelque chose qui m'aide beaucoup, c'est le retour du soleil. Avec lui, moins de douleurs, moins de fatigue (…)Quand je craque vraiment, il y a le shopping (…)Sinon, il y a chanter à tue-tête, prendre un bain bouillant, lire, regarder des comédies et one man shows, aller voir les amis. »
Se tourner vers des sensations positives… et prendre soin de soi…
Isa :
« Il n’y a pas de « points d’appui » universels – chacun a les siens propres, puisque nous sommes tous différents. »
Je reviendrai sur ce que tu dis Isa…
Tounette :
« Ce que je fais le plus facilement, c'est du shopping sur internet, voir les nouveatés ou dénicher des soldes (ventes privées) pour me faire plaisir. Les beaux jours arrivent. »
Tu rejoins Clarinette, Alexiane, Marilou…
Gene :
« si je peux, je regarde un bon dvd ou écoute un cd, puis , je me dis, c'est bon maintenant, après du bon temps, tu agis! et ainsi de suite, j'alterne les bons moments et les "contraintes" qui n'en sont plus quand tout va bien... »
Tu t’imposes des « devoirs » et pour ce faire tu te crées des espace-temps de plaisir auxquels tu mets un terme… Une dynamo en quelque sorte…
Annaëlle :
« Mais quoi qu'il arrive chacun peut trouver en lui à force de persévérance la force de rebondir parfois juste pour sourire au quotidien »
Valable au quotidien… mais quand tu es à bout, je ne pense pas que cela suffise…
« Corine, crois en toi, tu as encore cette force de sourire à la vie, et peu à peu tu vas trouver ton rythme de vie et les obstacles sur le chemin ne te sembleront plus des mur mais des murets et peu à peu de vagues bosses à passer.... »
Croire en soi… Croire en la vie… Vaste programme…
Je voudrais revenir sur les mots d’Isa…
Si je ne me trompe pas, cela ne fait pas si longtemps que tu as été dépistée. Le diagnostic permet de mettre un nom sur les symptômes bizarres, mais il n’en reste pas moins qu’il y a un côté difficile à digérer, à assimiler, à accepter… cela prend du temps, et c’est une période rendue encore plus difficile à cause du côté administratif – on a l’impression parfois d’être entré dans le monde de Kafka ! Mais, même si tu as de la peine à l’imaginer, tu vas cheminer, et cette période prendra fin, l’apaisement viendra, aie confiance en toi…
Je te rejoins sur différents points Isa… Oui la digestion, l’acceptation… une question de temps certes, mais encore faut-il qu’elle soit possible cette acceptation.
L’administratif, oui ce versant est totalement kafkaïen… Et comme vous toutes, je n’échappe pas à la règle.
Pour le reste (« tu vas cheminer et cette période prendra fin »), je ne m’aventurerai pas à pronostiquer quoi que ce soit. L’apaisement, je n’y crois tout simplement plus, je l’ai trop longtemps cherché ou attendu. Confiance en moi, comment le pourrais-je alors que le reste fait défaut.
Corinne, je ne sais pas si tu auras pu trouver dans mon témoignage des éléments de réponse à ta question. Il n’y a pas de « points d’appui » universels – chacun a les siens propres, puisque nous sommes tous différents. Mais tu vas trouver, j’en suis sûre. Sois juste un peu patiente avec toi-même, tu verras, tu as en toi des forces insoupçonnées... pour l'instant !
Peut-être n’y a t il pas de « point d’appui » universel… Mais je m’aperçois que certains points reviennent régulièrement dans les propos de chacune (ici tout du moins). Néanmoins, je ne me reconnais dans aucun d’entre eux, ou plutôt aucun de ceux-là ne pourrait faire son office chez moi aujourd’hui. Malheureusement, le SED n’est qu’un élément parmi d’autres dans ma vie d’aujourd’hui, ce qui ne facilite rien… Je suis incapable d’être ma propre « dynamo » comme Gene, ou de trouver de l’énergie en me faisant « plaisir », quant à l’instinct de survie c’est à croire qu’il a toujours brillé par son absence… « Sois juste un peu patiente avec toi-même », j’ai bien du mal et c’est aussi un luxe que je ne peux plus trop me permettre, quant aux forces insoupçonnées, si elles existent, elles sont vraiment très très bien cachées.
Je n’ai pas trouvé ma réponse… D’une certaine façon, j’ai honte de moi, de ne pas savoir saisir… de ne pas savoir être plus combative, surtout lorsque je vois ici combien se battent et s’accrochent malgré les tempêtes… Votre courage et votre empathie sont pour moi exemplaires, et ce que je vous donne à lire n’est pas digne de recevoir une place ici. J’écris ces mots tout en m’en voulant de vous les laisser à lire. C’est peut-être aussi pour cette raison que je n’ai pas réussi à maintenir une communication plus régulière avec vous.
Pour ces raisons, je ne suis pas sûre de revenir poster quelques mots en ce lieu.
Si ce message devait être le dernier, je ne voudrais pas partir sans vous avoir dit combien j’ai été émue par votre don, votre générosité, votre écoute, votre clémence aussi. Beaucoup de gens (qu’ils soient ou non bien portants) devraient s’arrêter en ce lieu et venir y piocher quelques enseignements.
Et le plus beau d’entre tous, c’est votre générosité d’âme, de cœur.
Merci d’avoir été là et d’avoir toujours répondu à mes messages.
Je vous embrasse toutes
_________________ "Ne désespère pas: si tout le monde t'abandonne, tu pourras toujours compter sur tes douleurs." Emil CIORAN / Carnets 1957-1972
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