J'avais annoncé que je donnerais davantage d'explications ici...
Par où commencer ?
Je fais la maline, mais au fond, je suis dans une galère incroyable… Et j’arrive là à un sérieux épuisement nerveux…
J’ai tout fait dans les normes… Très rigoureuse, j’ai suivi la marche à suivre administrativement parlant…
Mon dossier MDPH est passé comme une lettre à la poste, grâce au Pr H. qui savait exactement comment formuler pour que le dossier ne soit pas bloqué (merci à lui).
J’ai donc eu un handicap reconnu à 80% minimum. Je n’ai juste pas droit à la complémentaire pour laquelle il faut un taux maximum et l’impossibilité de travailler.
Le médecin de la CPAM a décidé de me passer en invalidité 1ère catégorie au 1er nov (donc 1 an après mon arrêt maladie).
Mon arrêt allant jusqu’au 2/11, j’ai pris RV pour le 3/11 avec le médecin du travail (j’ai même fait une pré-visite de reprise qq semaines avant). Le 3/11, elle m’a fait un document évaluant un reclassement à envisager (là encore c’était compliqué et j’ai dû demander un arrêt de travail à mon médecin du 4/11 eu 23/11). Le 24/11, 2nde visite auprès du médecin du travail qui ma reconnue inapte au poste occupé, avec pas mal de préconisations côté reclassement).
Donc l’employeur avait dès lors jusqu’au 24/12 pour faire connaitre sa décision (il faut savoir que je suis en CDD de remplacement – pas de date de fin de contrat).
Entre temps, le service invalidité de la Nièvre, après m’avoir demandé X documents, m’a écrit pour me faire part de leur décision et calcul pour pension. Et là, 1er bug.
J’ai été fonctionnaire internationale durant 17 ans. Mon statut était particulier, mais j’ai toujours cotisé à l’assurance maladie, vieillesse etc. et des accords internationaux existaient.
Ils n’ont pas cherché à comprendre et ont exclus ces années-là, c’est-à-dire 17 ans, et mes meilleurs salaires. Résultat, je n’ai même pas 10 années de reconnues et me retrouve avec le minimum de pension (environ 260 euros je crois). Après moult échanges avec la CPAM, mon assistante sociale, la CRAM, mes anciens employeurs (Bruxelles et Paris), j’ai été obligée de monter un dossier de réclamation de 45 pages qui passera en commission de recours CPAM le 11/01. En attendant, ils ont tellement pris de retard que je n’ai rien touché ce moi-ci.
Mes ennuis ne s’arrêtent pas là du tout. J’ai aussi un gros souci avec l’assurance du crédit de la maison qui n’a jamais voulu me reconnaitre de droits. C’est compliqué à expliquer donc je ne vais pas rentrer dans les détails, mais j’avais souscrit à une assurance qui s’appelle la DAS (contrat sérénité), que je recommande à tout le monde (pour 68 euros par an). Je leur ai soumis mon problème, et mon problème a suffisamment d’éléments en ma faveur pour qu’ils m’aient demandé de constituer un dossier complet et le leur envoyer pour qu’ils le soumettent à un avocat affilié. C’est chose faite. J’attends un retour sur la question.
Mais le pire vient d’arriver… Mon cadeau de Noël… Côté code du travail, il y a un vide juridique sur les CDD. Des employeurs se sont engouffrés dedans et cela a donné lieu à 2 cas de jurisprudence (cours de cassation sociale). Sans entrer dans les détails, selon le code, je pensais (si non reclassement et sachant qu’ils ne peuvent pas me licencier car en CDD), qu’après le 24/12, ces derniers devraient me verser le salaire qui était le mien avant l’arrêt (c’est le cas normalement).
Et bien il n’en sera rien (grâce à la jusrisprudence). Le contrat sera suspendu jusqu’à son terme (indéfini puisque en CDD de remplacement). Ca peut durer des années… Je travaille pour eux depuis 04/2008. Je ne peux donc ni m’inscrire aux assédics ni à l’ANPE pour chercher un autre emploi adapté.
Il y a une prévoyance, mais je n’ai aucune nouvelle de leur part. Je ne sais pas du tout s’il y aura quelque chose de ce côté-là.
Alors quoi ? Cela signifie-t-il que les gens dans ma situation n’ont plus qu’à vivre d’amour et d’eau fraiche ?
Je suis épouvantée devant le traitement qui nous est fait…
Mais au-delà de cela, je me sens anéantie. J’ai déployé beaucoup d’énergie à tout cela depuis des mois, et j’ai le sentiment de m’être faite avoir jusqu’au trognon.
Je suis fatiguée psychologiquement… Si j’étais seule, je crois que j’aurais lâché prise. Ce qui me tient, c’est mon couple. En même temps, c’est ma faiblesse. Je ne supporterai pas d’être source d’une catastrophe financière.
Les fêtes vont avoir un drôle de goût… Un goût de suspension, d’attente, de crainte… J’ai fait, je crois, tout ce que je pouvais et à part trouver encore un argument vis-à-vis de l’employeur (mais selon l’inspection il n’y a rien à faire), je ne vois pas ce que je pourrai faire de plus…
J’ai une forte amertume et un fort sentiment d’injustice. Et dire que bien des gens détournent impunément les lois ou jouent sur la législation pour s’en tirer haut la main et profiter du système…
Ma préoccupation présente est donc d’essayer de retrouver un nouvel esprit combattif… Ils m’ont laminée au point de ne plus avoir envie d’essayer d’améliorer mon état de santé, au point de me résigner à supporter…
Je voulais faire court, mais vu le magma, ce n’était pas possible… désolée…
Je me livre à vous sans fioriture et sans détour. C’est kafkaïen ou ubuesque, au choix, mais c’est ma vie d’aujourd’hui.
_________________ "Ne désespère pas: si tout le monde t'abandonne, tu pourras toujours compter sur tes douleurs." Emil CIORAN / Carnets 1957-1972
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